Après avoir vu sa date de sortie maintes et maintes fois repoussée, nos quatre genevois préférés sont enfin de retour avec « Ecce Lex » (Voici la loi en latin…), livré dans un somptueux digipak. Alors je vous vois arrivé à pas de géant avec vos préjugés sur les suisses comme quoi ils sont lents, mous, machin, tout ça….Jetez une oreille sur cette bombe à retardement et vous serez vite persuadé du contraire. Bref, qu‘en est-il de ce nouveau disque ? Eh bien, encore une fois, on assiste à une démonstration technique (et surtout rythmique ! mais comment y fait le batteur ? ? ? ! ! !….). Il y a aussi deux évolutions principales par rapport aux précédents opus : c’est à la fois plus mélodique et plus extrême ! ! Je sais, c’est contradictoire mais c’est pourtant vrai. Après une intro progressive en douceur, on reconnaît de suite la patte Nostromo sur « Rude Awakening », 1er titre de l’album. Qualifier leur son par des termes musicaux relève de l’impossible. Il faudrait plutôt employer du vocabulaire de chirurgie, genre « précision, « incision », « concision » : double-pédale-fusil-mitrailleur calée en permanence sur les riffs de gratte, chant hurlé, basse bourdonnante, cassures de rythmes à gogo sans prévenir… Heureusement, « End’s Eve » et « Turned Black », plages instrumentales acoustiques, aèrent un peu le tout pour éviter l’indigestion. En contrepartie, on y trouve des titres dans la plus pure tradition grindcore comme « Pull the Pin » et « Ecce Lex », mais aussi certains passages de « Lab of their Will » et « Sunset Motel ». Pour clôturer, Nostromo a choisi une reprise de Blockheads (groupe grind de Nancy) « Unwillingly and Slow ». D’autant plus que sur la fin, le son de la chaîne se met à monter tout seul, sans télécommande (si, si c’est vrai !), histoire de finir de nous malmener une dernière fois nos pauvres petites oreilles. Malgré l’extrême violence de la musique, on ne ressent pas cette sensation malsaine qui se dégage sur d’autres disques du genre. Au contraire, il sort de « Ecce Lex » une énergie plutôt positive et ça fait du bien. Tout fan de musiques à sensations fortes se doit de posséder ce monstre carré, précis et brutal. D’ailleurs, ne dit-on pas « régler comme une montre suisse » ? [Sébastien MC1]
Ah douce pop, refrains enjoués et mélodies de salle de bain… Nan, je déconne, ce Nostromo là est bien un rouleau compresseur destiné à dévaster tout mosh pit qui se respecte et je m’en vais vous décrire ce qui vous attend durant ces quelques 33 minutes 52… Ca va saigner, comme dirait l’autre.
On commence tout doucement par une intro quasi silencieuse débouchant sur "Rude awakening" : cette horlogerie légendaire n’a rien perdu de sa violente précision, elle a même gagné en originalité, en témoignent des arrangements étonnants et une partie death "à l’ancienne" jouissive. "What is up in your cryotube", un classique du groupe pourrait on dire, nous amène vers un génialissime "Stillborn Prophet" aux sonorités acides, lourdes et groovy à souhait. Diable, mais c’est un morceau calme ! "End's Eve" sorte de plage break, nous montre une ouverture d’esprit que l’on n’imaginait pas. Appréciable, d’autant plus que la guerre reprend aussitôt avec "Lab Of Their Will", ses cassures déséquilibrantes et son final impressionnant… Pfff, je vais tomber à court de qualificatif ! "Sunset Motel", le titre "accessible", enfin, il faut le dire vite, c’est de la pure souche avec de légères, très légères consonances néo, mais je dirais plus émo-core, pour ma part. "Pull The Pin", ou comment faire un carnage en 1 minutes 14 sec ! "Seeking An Exit" dévoile ses qualités novatrices et jazzeuses sur quelques secondes de pur bonheur dans une piste de brute. Pour "Ecce Lex", titre de l’album, je vous laisserais découvrir cet instant de pur…Napalm ! Violence et syncopes pour un "Feed The Living", des fagots. De surprises en surprises, guitares acoustiques pour ouvrir ce détonnant "Turned Black" se terminant (beaucoup trop tôt !) par une savoureuse saturation mélodique. "Unwillingly and Slow" (Blockheads cover), clôturera cet opus avec la même énergie développée tout du long.
Si vous détestez le grind et autres musiques ultra rapides, il vous sera difficile d’accrocher, cependant tout métalleux qui se respecte se doit de connaître ce groupe au talent insolent qui conjugue au pluriel virtuosité et agression sonore. Un must... [Se7en] |