Rawfuck
+ Kwashiorkor + ShameFaced
+
Draft
+ Purly + Sway
+ Lady Crown + La
Chose + Wünjo
+ StereoTypical Working Class
+ Hertz & Silence
On vous avait fait gagner des places pour ce
festival, on vous en reparle donc grâce à JB qui nous fait
revivre ces bons moments...
La
deuxième édition du festival métal d’Yvetot s’est tenue le 3 novembre dernier
dans cette sympathique cité située entre Rouen et Le Havre. L’asso Artistic
Union organisatrice du concert n’a pas fait les choses à moitié : un gymnase
réquisitionné pour l’occasion, de gros moyens techniques et rien de moins que
onze groupes à l’affiche ! Quant à la variable la plus imprévisible et la plus
importante à la fois, c’est-à-dire le public, il est présent mais évidemment
étant donnée la taille du lieu, la salle paraît quelque peu clairsemée malgré
la présence d’environ 300 spectateurs. Le quadruple eût été en effet envisageable
tellement l’espace est grand !
Et quant à la programmation alors ? onze groupes donc, des locaux ajoutés à
ceux-là : Stereotypical Working Class (Lyon), La Chose (Paris),
Wünjo (Paris) et Hertz & Silence (Lille). Mais évidemment,
en ce qui me concerne, et comme c’est souvent le cas dans ce genre de manifestations,
je n’assisterai pas à l’intégralité des prestations (retard, discussions interminables…
c’est vrai qu’il y a du beau linge aujourd’hui !). C’est donc par Draft
que commence ma soirée, ou plutôt l’après-midi (il est 16 h !). Draft
? On les connaît ! C’est un des groupes importants de la scène havraise et ils
nous prouvent encore une fois leur grosse puissance mais aussi que le matériel
sonore est de qualité. Très bon son, qui plus est ne baissera pas d’intensité
malgré les heures de travail effectuées par ces bonnes enceintes dans la journée.
Puis leurs collègues havrais de Purly investissent à leur tour la scène
avec leur nouveau line-up, le trio est devenu quatuor. Le style musical par
l’apport de leur nouveau chanteur change également, plus métal. S’en suivent
les très énervés Sway, plus locaux que locaux car originaires d’Yvetot
et enfin Lady Crown et leur "hybrid-metal" métissé entre mélodie
et furie. Ce sera tout pour les groupes normands qui ont eu le mérite de bien
chauffer le public grâce à leurs impeccables prestations.
Un grand espoir du rock français se pointe alors à l’horizon, l’un des groupes
les plus attendus de la journée et qui n’a pas hésité à faire la long déplacement
depuis la ville de la rosette pour nous offrir une bonne dose de rock bien de
chez eux. Stereotypical Working Class et l’ambiance monte d’un ton !
Une moyenne d’âge plutôt basse pour les cinq lyonnais mais une parfaite maîtrise
en plus d’un réel talent de composition. Les morceaux s’enchaînent à merveille
dans une remarquable aisance d’exécution le tout rehaussé par un chant juste
et sans faille ainsi que par un bassiste slappeur de très haut niveau. Ouf !
ça fait beaucoup de compliments et de superlatifs à la fois mais tout cela est
à la mesure de leur prestation, très impressionnante ! Grosse révélation, un
groupe dont on entendra forcément parler davantage. L’ambiance dès lors très
festive va alors se trouver confrontée à un étrange phénomène du nom de…
La Chose ! Contraste saisissant, nous voilà plongés d’un coup aux portes
des ténèbres ! C’est une musique froide, complexe entre gothique et black-métal
sur fond d’électronique mortuaire que les trois membres du groupe nous proposent.
Bon ce n’est pas mon style de zic mais respect évidemment à ces musiciens qui
nous auront causé une belle frayeur.
Décidément il faut avoir le cœur bien accroché en ce samedi soir car un autre
phénomène de scène se profile. Les surpuissants Wünjo sont là et leurs
fans venus supporter ceux qu’on considère à juste titre comme les discrets énervés
de la Nowhere. Le groupe est bien sûr attendu et ce sont d’ailleurs les
parisiens qui bénéficieront de la plus grande audience de la journée. La plupart
des titres de "Ventoline" sont interprétés. Flavien,
chanteur du combo plutôt en forme, très présent sur scène, fait largement participer
le public aux refrains que beaucoup connaissent déjà visiblement. Une dizaine
de titres qui feront apprécier l’originalité de cet excellent groupe passant
du métal rageur à des atmosphères plus trip-hop bien planantes. Gros succès
pour Wünjo ce soir en tout état de cause.
Et petit à petit on finit par arriver au terme de cette longue journée avec
les ultimes invités du festival, les respectables et respectés Hertz &
Silence. Nouveau changement de style musical, le groupe réputé pour son
irréprochable niveau technique (pour preuve les nombreux amateurs agglutinés
sur le bord de scène devant le guitariste soliste) nous donne une véritable
leçon de musique ! Il s’agit là de l’un des derniers concerts de Hertz &
Silence avant la sortie de leur tout nouvel album "Bio[un]logical"
(sortie le 20 novembre). Ce sont donc des inédits de cet album et des morceaux
de leur premier opus "You ! Machine" qui constituent la set-list
du groupe nordique. Alors évidemment, et comme c’est dit plus haut, Hertz
ce sont des modèles de technique et de maîtrise, ça tourne parfaitement rond,
un set sans faille et sans faiblesse. Toutefois les musiciens ne donneront pas
la pleine mesure de leur jeu de scène et de leur enthousiasme étant donné un
public légèrement sur les rotules, attentif mais qui ne bouge presque plus.
Eh oui, tout le monde semble fatigué, on le serait à moins. C’est donc dans
une ambiance assez morte que les cinq musiciens quittent la scène après un rappel.
Bilan du festival positif dans tous les cas, on appréciera non seulement l’initiative
mais également les moyens mis en œuvre pour faire plaisir aux amateurs de la
région. Comme quoi en Normandie il y a bel et bien de l’activité à faire
partager ! Restent quelques détails à régler dans l’organisation (on pouvait
en effet entrer dans les loges comme dans un moulin !), peut-être réduire un
peu la taille de la programmation (onze groupes c’est vraiment beaucoup et ça
finit par causer une certaine lassitude) et pourquoi pas également tâcher de
disposer d’une salle aux dimensions plus humaines et peut-être qu’on pourra
alors bénéficier d’un modèle du genre en tant que festival de province. A la
prochaine en tout cas ! (JB
@ Funcore)